mercredi 20 avril 2011

Les enfants australiens n’ont plus de goût !


Les enfants australiens ne sont plus capables de reconnaître le sucré (6% d’entre eux!) ou l’amer, l’aigre, voire tout en même temps. D’après une étude parue dans Acta Paediatrica, le problème touche en moyenne un enfant australien sur dix. C’est le double de ce que l’Organisation Mondiale de la Santé définit comme une “crise majeure de santé publique”.

La sonnette d’alarme est donc tirée par l’auteur de l’étude, le neuropsychologue David Laing : “la perte du sens du goût dans notre étude suggère que la santé de beaucoup de nos enfants est en danger” confie-t-il au journal La Tribune. Des études précédentes ont montré que ces troubles impliquent des transformations du régime alimentaire. Ils pourraient ainsi être une des sources de l’épidémie montante d’obésité infantile.

L’étude portait sur des enfants de 8 à 12 ans, dont 166 aborigènes et 266 non-aborigènes. Ils devaient identifier les goûts de cinq boissons plus ou moins sucrées, salées, caféinées, et acidifées. Le plus fréquent des troubles fut la non-reconnaissance du sucré, chez 27 enfants parmi les 432 testés. “Le sucre devrait pourtant être le plus reconnaissable pour les enfants, 70% des aliments en contiennent !” s’étonne Laing. La plupart des enfants avaient tout bonnement plusieurs troubles en même temps. Le pire est que vu leur jeune âge, la perte promet d’être permanente.

Chez les Aborigènes la fréquence de la perte gustative est particulièrement élevée, 12%, contre “seulement” 7,9% chez les non-aborigènes. C’est que les aborigènes souffrent souvent d’infections de l’oreille moyenne, une des causes des troubles gustatifs. De façon générale la perte de goût peut être causée par toute sorte de choses, comme un problème de rein, dans les glandes salivaires ou même par le diabète.

Ces incertitudes inquiètent le professeur Laing : “Une enquête plus large sur les causes et les conséquences de cette incapacité à percevoir la saveur des aliments est extrêmement urgente”.

Fabien Nicolas
Sciences et Avenir.fr

20/04/2011

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