mercredi 4 janvier 2012

Persévérer jusqu'à la fin...

Vous êtes nombreux à m'avoir écrit dans les dernières années évoquant le besoin de s'unir à des gens ou des groupes qui savent et qui voient arriver une période de grande déstabilisation, un temps de grands troubles.   Plusieurs d'entre vous m'avez confié de ne pas souhaiter vous joindre à d'autres personnes, préférant rester anonyme et organisé secrètement.

Quelle position doit-on prendre dans un contexte de chaos, au moment où il devient très difficile de répondre ne serait-ce qu'à nos besoins primaires parce que les emplois sont à peu près inexistants, parce que tous les prix à la consommation ont explosés, parce que les denrées sont de moins accessibles, parce que les gens sont devenus hystériques, habités par l'obsession de nourrir et de protéger leurs familles?  

Quelle position doit-on prendre dans un contexte où règne un état policier, là où parler librement devient un crime passible d'emprisonnement (c'est déjà le cas aux États-Unis), là où marcher dans les rues est devenu un risque permanent, là où il faut décliner son identité pour sortir d'une ville, là où il faut sans cesse prendre des précautions pour ne pas attirer l'attention?

Ces questions, nous n'avons pas du tout envie de nous les poser, nous préférons croire que tout cela n'arrivera pas, que nous serons délivrés par l'intervention d'une force inconnue et mystérieuse, par l'arrivée d'un nouveau cycle pour l'humanité.  Cette espérance est tout à fait légitime et il est tout à fait humain de s'y accrocher.  Cependant, l'histoire nous montre qu'aux travers des âges, de grandes périodes de persécutions ont eu lieu, que des famines ont frappé de vastes parties de territoire, que des guerres et des virus ont tué des millions de personnes, que des cataclysmes gigantesques ont anéanti des portions du globe. 

Aujourd'hui même, des millions de personnes sont affligées par la mort, par la famine, par la maladie, par des désastres naturels, par des souffrances devenues leur nourriture quotidienne.  Nous, la plupart d'entre nous j'ose croire, sommes au chaud, confortables, nourris à notre faim, vivant dans un état de grâce enviable par au moins la moitié des habitants de cette planète.  Enviable de par nos richesses, de par notre abondance, mais sûrement pas enviable pour nos tourments, nos solitudes, notre détresse morale: au Québec, nous avons le plus haut taux de suicide au monde et nous sommes les champions de consommations de Ritalin!  Je raconte ici ce que je vois au quotidien, ce qui ne se cache pas derrière les faux sourires et les grands discours.  Soyez sans crainte, je n'ai pas besoin de thérapie, j'ai une existence extraordinaire, remplie de bénédictions!  Je suis simplement triste de voir le regard vide de tellement de gens...

Est-ce que de se détourner de l'inévitable va empêcher l'inévitable?  La pensée crée dit-on?  Oui, à un certain niveau d'existence cette règle peut s'appliquer.  Mais trop d'exceptions suffisent pour ne pas en faire une règle ou une loi immuable.  De tous les temps, les êtres humains ont prié, ils ont adoré et se sont fabriqué des dieux, ils ont dansé à se rompre les rotules espérant de bonnes récoltes et des pêches fructueuses.  Est-ce que leurs croyances ont produit des résultats?  Peut-être, probablement.  Mais, la mort a tout de même frappée, les lacs se sont tout de même déséchés, la maladie les a tous emportés...

Considérant l'état de notre planète, considérant l'état de souffrance des gens, considérant le mal qui avance toujours plus, considérant les faits d'actualité qui confirment de jour en jour l'arrivée prochaine d'un mur infranchissable, considérant les empreintes de l'histoire qui nous rappellent que ce jour est déjà arrivé, comment pouvons-nous ignorer les avertissements de la sagesse et cela, en dehors de toutes les prophéties de tout acabit?

Nous faisons face à un dur constat, certes, mais le réveil en sera moins brutal si nous acceptons les choses telles qu'elles sont et si nous choisissons de vivre avec foi, avec convictions et avec prudence.  Je crois que le monde change, mais qu'en un instant le paysage sera complètement transformé, que le lieu où l'on vit deviendra étranger et qu'il nous faudra développer une capacité d'adaptation et un sens de l'autonomie hors du commun.

Certains appellent ce passage obligé "monde en mutation", mais je crois que très vite la déception deviendra l'ambiance de leur existence.  Il nous faudra plus que simplement le mirage d'un rêve à l'horizon.  Il nous faudra avoir l'esprit de combat, la conviction des Gaulois, la détermination et la foi des Vaudois!

L'histoire nous montre qu'en temps de crise, certains s'isolent par crainte d'être persécutés, par crainte de manquer, mais ils agissent aussi par prudence parce qu'ils savent que les hommes peuvent devenir de véritables prédateurs.  D'autres, vont se rallier à la communauté, vont déployer tous leurs efforts pour le bien commun, vont assurer la sécurité et la survivance de tous, vont participer à préserver la survie et l'espoir.

Laquelle de ces positions envisager pour les temps à venir?

L'autonomie est sans contredit un impératif.  D'assurer premièrement notre survie individuelle et celle de notre famille vient par instint de survie.  De croire en l'autosuffisance en temps de crise n'est absolument pas réaliste.  Il nous faudra donc prévoir des échanges de services et de ressources avec notre réseau immédiat, avec des gens de la communauté locale.  La survivance est une période extrêmement éprouvante, déployant un haut niveau d'anxiété et de peur.  De s'entourer de gens organisés, ayant un caractère fort et une foi inébranlable peut certainement supporter les temps de découragements et de désespoirs. 

Dans un contexte extrême où les hommes sont à craindre, il peut être prudent d'avoir un lieu où se réfugier, en dehors de la civilisation.  Mais dans ce même contexte, des hommes, des femmes et des enfants vont se trouver sur notre chemin dans une détresse qui nous sera difficile d'ignorer, où nous aurons des choix éthiques déchirants à faire: se protéger ou porter secours à notre prochain?

Je vais loin dans cette réflexion, mais il n'en reste pas moins que nous aurons à nous positionner dans certaines situations, que nous aurons à faire face à de sérieux dilemmes.  Il nous est évidemment impossible d'imaginer le scénario exact et de prédire tous les aboutissants de la crise qui vient.  Toutefois, nous pouvons réfléchir et nous y préparer.  Est-ce que ce sera garant de notre survie?  Peut-être pas, mais est-ce réellement de notre survie dont nous devons nous soucier ou bien, surtout, de la destination de notre âme pour l'Éternité?

4 commentaires:

  1. Bonjour Isabelle,

    Belle réflexion!

    « Se protéger ou porter secours à notre prochain? » Dans l'Absolu, «l'autre», c'est moi, et comme je manifeste ce que je porte en moi... Peu importe ce qui arrivera, je donne carte blanche à mon âme. Elle saura quoi faire. Ce, si je (si mon ego) lui en donne la possibilité bien sûr.

    « (...) est-ce réellement de notre survie dont nous devons nous soucier ou bien, surtout, de la destination de notre âme pour l'Éternité?»
    Dans ma décision, mon âme immortelle prime. Décision que je dois constamment reprendre... tant l'exigence est élevée pour la partie animale en moi, qui résiste!

    Tara

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  2. La question est bien posée et contient deux section : Travailler à notre devenir seul et/ou prévenir les autres de ce qui s'en vient. Défendre notre survie ou partager celle qu'on aura (?) La notion de non-ingérence dans la destinée de l'autre a fait partie de ma réflexion. Les gens naissent, vivent et meurent avec leurs valeurs, leurs priorités, leurs visions des choses et leur conscience. Personnellement, je préviens ceux que je crois pertinent de prévenir. Mais même là, je me trompe et ils me répondent : je ne veux pas le savoir ou j'y crois pas. Alors, je me prépare seul pour moi et les miens, en secret. Ceux qui traverseront seront ceux qui doivent le faire et c'est la «vie».

    Je serai aussi prêt à me défendre et à défendre mes ressources. Mais je ne pourrai pas me défendre au delà de mes valeurs qui me tiennent à coeur et avec lesquelles je vis. Devrais-je tuer pour survivre? devrais-je le faire pour défendre les miens...oui! Je crois que la vie me fera vivre ce que je dois vivre. Ça sera au cas par cas. On n'est pas rendu là, mais c'est peut-être le temps de voir où on se situe devant cette perspective.

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  3. En référence à la Bible, nous devons sortir des villes et rejoindre les montagnes.
    Ceux qui y vivent sont pratiquement autonomes et partagent leurs connaissances aux nouveaux arrivants. Je parle en connaissance de cause car j'y vis.
    Aux moments critiques dont tu parles, aider ceux que je croiserai sera un réel plaisir mais par contre, aider ceux qui n'ont pas ouvert les yeux à temps et qui ont cru jusqu'au dernier moment que la prophétie ne s'accomplirait pas, eh bien, ceux là je ne sais pas qui les aidera ....
    La Bible nous parle de 10 vierges dont 5 seulement ont pensé à remplir leur lampe d'huile (elles voyaient venir les evenements ...) et lorsque le 5 autres leur ont demandé assistance; les 5 premières ont dit non !
    C'est donc très bien de se rendre compte de la situation mondiale très critique mais en parler ne suffit pas. Il faut réagir et agir.
    J.

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  4. Sombre mais incontournable réflexion ... Je crois que le pire comme le plus beau peut sortir de ces situations. Combien de fois ai-je réfléchi à tout cela depuis que j'ai réellement commencé à cheminer. Toutes nos belles idées et croyances seront malmenées, broyées, nos théories sur l'humanité, le vrai, le juste, le bon, le mauvais ... tout ce que nous tenions pour acquis, nos valeurs, nos certitudes ... Bien malin qui peut dire quelle attitude sera la sienne quand les vrais ennuis commenceront ...

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