Ambigüité sur la mort de Moubarak
L'ex-président égyptien Hosni Moubarak a été déclaré «cliniquement mort» mardi soir par une agence officielle égyptienne, alors qu'une source médicale a déclaré à l'AFP qu'il était «dans le coma» et que des médecins tentaient de le réanimer.
L'ancien président égyptien Hosni Moubarak est maintenu en vie artificiellement après avoir été transféré de sa prison vers un hôpital militaire à cause de la dégradation rapide de son état de santé, ont annoncé des responsables mardi soir.
L'agence de presse officielle égyptienne MENA a affirmé que le président déchu, âgé de 84 ans, était «cliniquement mort» à son arrivée à l'hôpital. Les médecins ont eu recours à un défibrillateur à plusieurs reprises pour le ranimer, selon l'agence. MENA avait initialement affirmé que les efforts des médecins n'avaient pas réussi.
Mais un responsable de la sécurité a déclaré que Moubarak était maintenu en vie artificiellement, sans donner plus de détails. Ce responsable a réclamé l'anonymat parce qu'il n'était pas autorisé à s'adresser aux médias.
Le major-général Mohsen el-Fangari, membre du conseil militaire qui dirige le pays, a déclaré au site Internet du journal Al-Shorouk que Moubarak était «dans un état très grave», mais a assuré qu'il était toujours vivant.
La femme de l'ancien président, Suzanne, s'est rendue à son chevet à l'unité des soins intensifs, selon un autre responsable de la sécurité.
Plus tôt dans la journée, Hosni Moubarak a été transféré de la prison de Torah vers l'hôpital militaire de Maadi, au sud du Caire, après avoir subi un accident vasculaire cérébral (AVC), selon le porte-parole du ministère égyptien de l'Intérieur, Alaa Mahmoud.
C'est dans cet hôpital que le prédécesseur de Moubarak, Anouar el-Sadate, a été déclaré mort après avoir été atteint par les balles d'extrémistes islamistes en 1981.
Son transfert de la prison vers l'hôpital risque de mettre en colère de nombreux Égyptiens. Plusieurs citoyens pensent en effet que les responsables militaires sympathiques à la cause de leur ancien patron lui accordent un traitement de faveur. Ils estiment que la dégradation de son état de santé, annoncée plusieurs fois depuis le début de son incarcération le 2 juin, n'est qu'un prétexte pour le faire sortir de prison.
Les détails de la crise restent vagues pour le moment. Plus tôt dans la journée, l'agence MENA et des responsables de la prison avaient affirmé que l'ancien président avait souffert d'une «rapide détérioration de son état de santé». Son coeur a cessé de battre jusqu'à ce qu'il soit ranimé par défibrillation, puis il a subi un accident vasculaire cérébral.
C'est à ce moment qu'il a été transféré à l'hôpital et que l'agence MENA l'a déclaré «cliniquement mort».
Les critères qui permettent d'utiliser ce terme sont «très mal définis», a expliqué le docteur Lance Becker, spécialiste de la médecine d'urgence à l'université de Pennsylvanie et porte-parole de l'American Heart Association.
«Dans sa forme la plus approximative, la mort clinique signifie seulement qu'un médecin pense que le patient est mort, ou que quelqu'un qui se tient à côté du lit pense qu'il est mort», a expliqué le docteur Becker, qui ne fait pas partie de l'équipe médicale de l'ex-président Moubarak.
«Mon hypothèse, c'est qu'il a subi cette sorte d'incident dans lequel le coeur cesse de battre. Cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un état irréversible», a indiqué le docteur Becker. Des appareils de maintien des fonctions vitales peuvent être utilisés pour permettre au sang du patient de circuler et pour remplacer sa respiration s'il n'est pas en mesure de respirer par lui-même, a-t-il expliqué.
Hosni Moubarak a été condamné à la prison à vie le 2 juin pour ne pas avoir empêché le meurtre de manifestants lors du soulèvement populaire contre son régime, l'an dernier. Il a été incarcéré à la prison de Torah après avoir passé des mois en détention dans un hôpital militaire.
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