Une dégradation en zone euro aurait un fort impact au Canada (banque centrale)

L'économie canadienne est vulnérable à une intensification de la crise de la dette dans la zone euro, en raison de l'endettement élevé des ménages et d'une correction possible du marché immobilier, a averti jeudi la Banque du Canada.

"Une dégradation de la situation" en Europe "pourrait avoir un impact considérable au Canada, par la voie des échanges commerciaux, de la confiance et des liens financiers", a indiqué dans un discours à Montréal la sous-gouverneure de la banque, Agathe Côté.

"La crise de la dette en Europe s'est intensifiée. Les marchés doutent de la capacité et de la volonté des responsables politiques de s'attaquer au rétablissement des finances publiques, à l'insuffisance des fonds propres de certaines banques de la zone euro et aux déséquilibres sous-jacents des balances des paiements entre pays de la région", a-t-elle noté.

"Au Canada, l'endettement élevé des ménages et une correction possible du marché du logement sont les principaux risques internes qui pèsent sur le système financier", a-t-elle ajouté.

"Le contexte extérieur fragile accroît d'ailleurs la probabilité d'un choc négatif sur le revenu ou la richesse des ménages canadiens", a-t-elle averti.

Une part de plus en plus grande de l'actif net des ménages canadiens est liée à l'immobilier, qui est surévalué dans plusieurs segments du marché, a noté par ailleurs la Banque du Canada dans une étude passant en revue la situation du système financier canadien en rapport avec la crise de l'euro.

Utilisant un scénario de simulation de crise, la banque estime qu'une hausse de 3 points du taux de chômage au Canada d'ici l'automne 2013 -- semblable à celle qui s'est produite lors de la crise financière de 2008 à 2009 -- verrait la proportion de ménages propriétaires de logements en souffrance de paiements presque tripler.

Cette dernière est d'environ 0,5% actuellement et elle pourrait passer à 1,3% en vertu de ce scénario.

La banque note que l'endettement moyen des ménages au Canada, qui représentait 150,6% de leurs revenus annuels au quatrième trimestre de 2011, n'a pratiquement pas fluctué depuis et dépasse celui observé aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.

Source:
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00449425-une-degradation-en-zone-euro-aurait-un-fort-impact-au-canada-banque-centrale-334066.php