Un éventuel tir de missile par la Corée du Nord ne constituerait pas une surprise pour Washington, a affirmé vendredi le porte-parole de la Maison Blanche, après le déplacement par le régime de Pyongyang de deux missiles sur la côte orientale du pays.
« Nous ne serions pas surpris de les voir agir de la sorte », a déclaré Jay Carney, en notant que ce pays avait effectué de tels tirs dans le passé. Lors de son point de presse quotidien, il a aussi renouvelé l'appel des Etats-Unis aux autorités nord-coréennes pour qu'elles « mettent fin à leurs provocations ».
La situation s'est encore tendue d'un cran ce vendredi entre les deux Corées. La Corée du Nord a, en effet, installé un deuxième missile de moyenne portée sur sa côte est, alimentant les craintes d'un tir imminent. L'engin pourrait toucher des cibles à 4.000 km en cas de charge légère, et donc, en principe, frapper Guam, île du Pacifique située à 3.380 km de la Corée du Nord et où se trouvent 6.000 soldats américains.
Pyongyang propose aux ambassades étrangères d'évacuer leur personnel
Un déploiement qui intervient alors que Pyongyang aurait proposé aux principales ambassades présentes en Corée du Nord, d 'évacuer leur personnel. Selon Denis Samsonov, le porte-parole de l'ambassade de Russie sur place et dont les propos sont rapportés par des agences de presse russes, un« représentant du ministère nord-coréen des Affaires étrangères a proposé le 5 avril à la partie russe d'examiner la question de l'évacuation des collaborateurs de l'ambassade .» Et, toujours selon lui, les « autres ambassades à Pyongyang » auraient eu la même proposition.
« La Russie a pris note de cette proposition et pour l'instant nous somme au stade de la prise de décision », a encore ajouté Denis Samsonov avant d'assurer que l'ambassade travaille comme d'habitude .« Je peux vous assurer que la situation est en ce moment absolument calme à Pyongyang. On n'observe aucune tension. C'est un jour férié qui ne présage rien d'extraordinaire », a encore expliqué le diplomate a des journalistes russes.
Un tir possible le 15 avril
Si dans la journée de jeudi le ministère de la Défense sud-coréen avait confirmé la première installation de missile Musudan, pour l'heure il ne fait aucun commentaires sur cette nouvelle information. Si celle-ci se confirme cependant, il s'agirait là d'une nouvelle démonstration de force et provocation du régime de Pyongyang. Reste à savoir désormais si le Nord passera à l'acte dans les jours ou semaines qui viennent.
Il y a quelques jours l'agence Yonhap avançait que le Nord pourrait tirer un missile le 15 avril, date-anniversaire de la naissance du fondateur du régime communiste nord-coréen, Kim Il-Sung, mort en 1994. En tout état de cause, jusqu'à cette date, Pyongyang risque de multiplier les gestes de provocation.
Le missile Musudan a été dévoilé pour la première fois en octobre 2012 à l'occasion d'un défilé militaire mais Pyongyang n'aurait pas encore réalisé de test de tir. Il aurait selon les experts, une portée théorique de 3.000 kilomètres ce qui lui permettrait d'atteindre la Corée du Sud ou le Japon. Sa portée pourrait même atteindre 4.000 km en cas de charge légère. Ce qui lui permettrait alors en théorie de frapper l'île de Guam dans le Pacifique où l'armée américaine possède plusieurs bases importantes.
Le Pentagone y a d'ailleurs annoncé le 3 avril le déploiement « dans les prochaines semaines » d'une batterie de missiles destinée à compléter la protection de ce territoire américain contre une éventuelle frappe nord-coréenne.
Plus de 600 sud-coréens toujours à Kaesong
Pour l'heure, face aux initiatives du Nord, la Corée du Sud semble vouloir montrer qu'elle continue de gérer la situation avec un certain calme. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir décidé, toujours selon l'agence Yonhap, de déployer deux destroyers Aegis équipés de systèmes radar capables d'identifier un projectile sur un rayon de 1000 kilomètres. «Si le Nord envoi un missile, nous tracerons sa trajectoire» explique un officiel de la marine qui tient à garder l'anonymat. Séoul a également activé son radar de défense anti-missile sous-terrain de type « Green Pine »
Mais par ailleurs, alors que 603 sud-coréens sont toujours présents dans la zone industrielle de Kaesong qui fait l'objet d'un blocus depuis maintenant plus de 48 heures, le ministère de sud-coréen de l'Unification a affirmé ce vendredi matin qu'il n'envisageait pas pour le moment de procéder à un retrait des employés qui sont encore sur place.
« Lorsque la situation l'exigera, le retrait sera envisagé mais pour l'instant le climat sur place ne pas suffisamment sérieux pour l'envisager » a explique le ministre Ryoo Kihl-jae à l'occasion d'une réunion organisée avec des journalistes de la presse étrangère.
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