samedi 5 mars 2016

L'or atteint de nouveaux sommets

L'or a repris sa marche en avant cette semaine, bénéficiant d'un accès de faiblesse du billet vert et toujours conforté par son statut de valeur refuge malgré un regain d'appétit pour le risque sur les marchés mondiaux.

L'once d'or est même montée vendredi vers 9 h 55 à 1279,95 dollars, soit son niveau le plus élevé en 13 mois.

Le prix du métal jaune bénéficiait notamment du léger affaiblissement du dollar sur la semaine, le billet vert étant reparti à la baisse jeudi face à l'euro après la publication d'indicateurs décevants aux États-Unis après avoir ouvert la semaine à la hausse.

Alimentant les inquiétudes des investisseurs, les inscriptions hebdomadaires au chômage aux États-Unis ont en effet légèrement augmenté, alors que les analystes s'attendaient à une faible baisse tandis que l'activité dans le secteur des services a légèrement baissé en février, en particulier la composante emploi de cet indice ISM non manufacturier, qui a atteint son niveau le plus faible en deux ans.

Or, la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi aux États-Unis n'a pas suffi à lever les incertitudes des investisseurs quant au rythme auquel compte procéder la Réserve fédérale américaine (Fed) pour relever ses taux directeurs.


Si les bons chiffres des créations d'emploi en février aux États-Unis sont pourtant venus confirmer les données robustes sur l'emploi dans le secteur privé publiées mercredi, le marché s'est visiblement focalisé sur la légère baisse des salaires sur un mois révélée par le rapport, ce qui a pénalisé le dollar.

La Fed fait en effet de l'amélioration notable et pérenne de l'emploi et de l'accélération de l'inflation les deux éléments déclencheurs d'un resserrement monétaire, lequel a tendance à rendre le billet vert plus rémunérateur et donc plus attractif pour les investisseurs.

Or, toute dépréciation du billet vert rend moins onéreux les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine, pour les investisseurs munis d'autres devises.

«Le prix (de l'or) a été galvanisé depuis jeudi par la faiblesse du dollar qui est tombé à un plus bas en une semaine face à l'euro», ont noté les analystes de Commerzbank, qui soulignaient par ailleurs que l'or continuait à engranger des gains malgré le fait que les marchés boursiers mondiaux restaient fermes.

«Malgré certains signes de retour de l'appétit des investisseurs pour le risque, il n'y a pour l'instant pas de signe d'un revirement des gains de l'or», a abondé pour sa part Jameel Ahmad, analyste chez FXTM.

Selon l'analyste, cela suggère que les investisseurs pourraient être encore tentés de ne pas trop s'éloigner de leurs actifs les moins risqués, sans doute parce que la prudence règne quant aux perspectives de l'économie mondiale en 2016.

«Il sera intéressant de voir, cependant, si la ruée actuelle sur l'or peut résister à une amélioration durable du moral (des investisseurs)», a remarqué Connor Campbell, analyste de Spreadex.

«Toutefois, avec la menace d'un Brexit (une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, NDLR) et le ralentissement économique de la Chine qui se confirme, il y a encore une foule de raisons pour que les investisseurs cherchent quelque chose d'un peu plus sûr alors que l'année avance», a-t-il poursuivi.

De son côté l'argent, considéré comme une option alternative bon marché à l'or, s'est également repris cette semaine, accroissant en particulier ses gains à partir de jeudi.

L'once de métal gris a ainsi atteint vendredi 15,75 dollars, un maximum depuis le 15 février.

La progression du métal gris, comme celle des métaux platinoïdes, était toutefois plus limitée que celle de l'or en raison d'importants flux sortants d'ETF («exchange-traded fund») sur ces trois métaux, traduisant le désengagement des investisseurs, ont expliqué les analystes de Commerzbank.

Les ETF sont des fonds d'investissement adossés à des stocks physiques de métal qui permettent aux investisseurs de bénéficier de l'évolution de l'actif concerné sans pour autant le détenir.

Les analystes de Commerzbank se montraient toutefois confiants concernant les perspectives d'évolution des prix du platine et du palladium, estimant que la bonne santé de l'industrie automobile, l'un de leurs principaux débouchés, ainsi que des déficits persistants d'offre, devraient permettre de soutenir les cours.

L'once de platine est même montée vendredi jusqu'à 971,65 dollars, au plus haut en quatre mois, tandis que l'once de palladium a grimpé le même jour jusqu'à 553,85 dollars, un maximum en deux mois.

Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1277,50 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1226,50 dollars le vendredi précédent.

L'once d'argent a clôturé à 15,43 dollars, contre 15,17 dollars il y a sept jours.

Sur le London Platinum and Palladium Market, l'once de platine a fini à 960 dollars, contre 928 dollars sept jours plus tôt.

L'once de palladium a terminé pour sa part à 550 dollars, contre 492 dollars à la fin de la semaine précédente.

Source:
http://affaires.lapresse.ca/economie/energie-et-ressources/201603/04/01-4957254-lor-atteint-de-nouveaux-sommets.php

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