Téhéran pourrait fabriquer une bombe atomique en 10 à 14 mois, estime une étude menée par l'Institut pour la science et la sécurité internationale. Un rapport qui vient conforter le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, qui avait lancé une mise en garde similaire le mois dernier.
Dans l'interminable bras de fer qui oppose l'Iran aux grandes puissances occidentales sur le chapitre du nucléaire, les arguments sont bien rodés de part et d'autre. Les accusateurs de l'Iran, Etats-Unis en tête, soutiennent que Téhéran n'a d'autre but de que se doter d'une technologie nucléaire militaire. L'Iran défend mordicus son droit "imprescriptible" au nucléaire civil. La crise a atteint récemment une gravité nouvelle avec l'alourdissement des sanctions occidentales visant l'économie iranienne, qui ont provoqué la chute libre de la valeur de sa monnaie et une forte instabilité sociale. Poussant le président iranien Mahmoud Ahmadinejad à affirmer que son pays ne renoncerait pas à son programme malgré les pressions. Mais du côté américain aussi, le raidissement est perceptible, avec la publication d'une nouvelle étude en forme de compte à rebours, évaluant le temps jugé nécessaire à Téhéran pour se doter de la bombe atomique.
Cette étude a été menée par l'Institut pour la science et la sécurité internationale, une organisation indépendante à but non lucratif. Elle vient appuyer des propos du secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, qui avait déclaré le mois dernier que l'Iran aurait besoin "d'environ un an" pour produire une bombe nucléaire, si Téhéran prenait une telle décision. Basé sur les données collectées par l'Agence internationale de l'énergie atomique, ce rapport indique que l'Iran pourrait enrichir assez d'uranium pour se doter d'une bombe atomique en l'espace de deux à quatre mois - ce qui correspond au temps nécessaire pour amasser les 25 kg d'uranium hautement enrichi requis par la fabrication de la bombe nucléaire. Ensuite, le pays aurait besoin de 8 à 10 mois pour fabriquer l'arme en question.
L'Iran temporise
"L'Iran peut rechercher la capacité à produire assez d'uranium (pour la fabrication d'armes) plus vite que les inspecteurs de l'AIEA ne pourraient le détecter", avertit par ailleurs le rapport. "Si l'Iran parvenait à produire assez (d'uranium) pour une arme nucléaire, le processus qui s'ensuivrait d'en faire une arme pourrait ne pas être détectable avant que l'Iran teste son appareil nucléaire sous le sol ou révèle son acquisition", ajoute-t-il. Les auteurs en concluent que la meilleure façon d'empêcher Téhéran de se munir d'une telle arme est "de l'empêcher d'accumuler assez de matière nucléaire explosive".
Mais face à ces mises en garde américaines, l'Iran temporise. Dans une interview à l'hebdomadaire allemand Der Spiegel publiée lundi, le chef de la diplomatie iranienne, Ali Akbar Salehi, tout en réaffirmant le droit de son pays à l'utilisation du nucléaire à des fins pacifiques, a proposé pour compromis de limiter, "sur une base volontaire", le niveau d'enrichissement de combustible nucléaire, en échange d'une fourniture d'uranium enrichi par des pays tiers. Une nouvelle manière de gagner du temps pour Téhéran.
Source via Revivall blog:
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