Photo prise vendredi dernier. Un homme est au bord de l'épuisement, incapable d'accéder à son argent. C'est encore ça la Grèce au lendemain du référendum!
* Malgré ce "non", les Grecs ne sont pas pour autant sortis de la noirceur puisque les banques pourraient, demain, décider de ne pas ouvrir leurs portes et de continuer de limiter les retraits d'argent. Le gouvernement grec aura peut-être "un plus grand pouvoir de négociation", c'est ce qu'il croit, mais il n'en reste pas moins que la plupart des citoyens n'ont plus d'argent (en 2014, le salaire moyen annuel en Grèce: 7680 euro, soit plus ou moins 10 000$ dollar) ni de travail (le taux de chômage est de 25%). Des deux scénarios, ils ont choisi "le plus digne", mais ils pourraient continuer de manger des croûtes de pain pour encore un bon bout de temps.
Les Grecs rejettent massivement le plan de sauvetage « nouvel argent contre réformes » proposé par les créanciers internationaux du pays. Le non a récolté 61,31 % des votes au référendum contre 38,69 % pour le oui.
Le taux de participation a été de 62,5 %.
Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, gagne ainsi son pari de montrer à l'Europe la détermination des Grecs d'obtenir un plan de sauvetage satisfaisant pour eux, comme il affirmait vouloir le faire.
En soirée dimanche, il a déclaré que le résultat du vote ne signifie pas « une rupture avec l'Europe », mais « le renforcement de notre pouvoir de négociation » avec les créanciers, l'Union européenne et le Fonds monétaire international.
Dans une allocution télévisée, il a assuré que son gouvernement était « prêt à reprendre la négociation avec un plan de réformes crédibles et socialement justes » et que « cette fois la question de la dette [publique] sera sur la table ».
Des milliers de partisans du non sont descendus dans les rues d'Athènes pour manifester leur joie. Pour eux, le pays ne pouvait pas supporter une nouvelle hausse fiscale et une baisse des pensions de retraite en échange d'une prolongation de l'aide financière internationale, alors qu'un quart de la population est au chômage.
Varoufakis quitte le gouvernement Tsipras
Quelques heures plus tard, Yanis Varoufakis annonçait par communiqué sa démission de son poste de ministre des Finances, expliquant que les négociations entre Athènes et ses créanciers se dérouleraient mieux sans lui.
M. Varoufakis affirme avoir été informé que certains membres de la zone euro estiment qu'il n'est plus le bienvenu aux réunions des ministres des Finances et que sa démission a été jugée opportune par le premier ministre pour la conclusion d'un accord.
« Tsipras coupe les derniers ponts »
Réagissant aux résultats du scrutin, le ministre allemand de l'Économie, Sigmar Gabriel, a accusé Alexis Tsipras d'acculer le peuple grec « au désespoir ».
« Avec le rejet des règles de la zone euro, des négociations sur un plan d'aide se chiffrant en milliards est difficilement concevable », estime M. Gabriel, qui gouverne en coalition avec les conservateurs de la chancelière Angela Merkel. « Tsipras a coupé les derniers ponts par lesquels la Grèce et l'Europe auraient pu s'acheminer vers un compromis. »
Le président du Conseil européen, Donald Tusk, a convoqué un sommet de la zone euro sur la Grèce pour mardi soir.
Un pays déchiré
Près de 10 millions de Grecs étaient appelés à se prononcer sur les propositions des créanciers, après cinq années d'austérité.
Il y a quelques jours encore, les sondages laissaient croire à des résultats beaucoup plus serrés. Ce référendum était crucial, puisqu'il pourrait ouvrir la voie à une éventuelle sortie du pays de la zone euro.
C'est justement ce qu'appréhendaient les défenseurs du oui. Selon eux, la sortie de la Grèce de la zone euro et un retour à la drachme est un scénario bien pire que la poursuite d'un programme de rigueur budgétaire.
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