* Voici un article de 2011 où la technologie d'identification biométrique utilisée par les forces de l'ordre est expliquée. C'est maintenant fait en 2013, c'est en application.
Munies de leur téléphone relié à un capteur biométrique, des unités de police pourront scanner les iris et les visages. Des associations de défense des libertés individuelles redoutent une surveillance généralisée.
Des policiers américains vont bientôt être équipés d'un nouvel outil d'identification biométrique, pour reconnaître sur le terrain des délinquants, des fugitifs ou des immigrés clandestins. Le système, composé d'un iPhone associé à un triple scanner d'iris, de visage et d'empreintes digitales, doit leur permettre de retrouver l'identité d'un suspect en quelques minutes, là où ce type d'opération pouvait jusqu'alors nécessiter une analyse de plusieurs heures.
Testé depuis un an dans le Massachussets, le nouveau scanner biométrique est conçu par BI2 Technologies. Cette société américaine proposait depuis 2005 des solutions de reconnaissance biométrique afin de retrouver des personnes disparues ou d'identifier des patients atteints de la maladie d'Alzheimer. Mais BI2 a rapidement tissé des liens avec les forces de l'ordre, en proposant d'abord des systèmes d'identification de prisonniers.
Une application à télécharger sur l'App Store
Grâce à un important travail de miniaturisation, le nouveau scanner de la société BI2, baptisé MORIS, pour «Mobile Offender Recognition and Information System» (Système mobile d'information et de reconnaissance des délinquants), ne pèse désormais plus que 215 grammes. Greffé au dos d'un smartphone, il est piloté par une application, qui sera dans un premier temps distribuées sur l'App Store, puis sur les mobiles Android.
Pour reconnaître une identité, l'agent de police devra prendre une photo en haute résolution du suspect. Le logiciel analysera ensuite 235 signes distinctifs de l'iris ou 130 particularités du visage, comme la distance entre les yeux et le nez, explique le Wall Street Journal. Il comparera ces résultats en interrogeant une base de données, grâce à la connexion Internet du téléphone. Ces données biométriques, le plus souvent été collectées à l'entrée ou à la sortie des prisons, seront directement fournies par les forces de police.
D'après BI2, une quarantaine d'agences de police, de l'Arizona au Massachussetts, seraient sur les rangs pour fournir à leurs troupes un millier de scanners biométriques vendus 3000 dollars pièces, et donc partager leurs données. Le constructeur espère en parallèle enrichir les bases de recherche en accédant à des fichiers supplémentaires, dont la base d'empreintes digitales du FBI et le registre de cartes grises.
«Un outil de surveillance généralisée»
Ce déploiement soudain dans les rues américaines inquiète des associations de défense des libertés individuelles. «Nous ne voulons pas que [ce scanner] devienne un outil de surveillance généralisée, qui verrait la police l'utiliser de manière routinière et collecter des informations biométriques auprès d'innocents», argumente un responsable de l'Union américaine pour les libertés civiles.
L'application «Moris» combine les trois outils de reconnaissance.
L'identification des iris et des visages s'était jusqu'alors principalement développée dans les aéroports, à la suite des attentats du 11-Septembre, aux douanes et pour les usages militaires. Le Département américain de la Défense a notamment alloué un budget 3,5 milliards de dollars sur neuf ans à l'identification biométrique, rappellait récemment le New York Times. Quelque 7000 appareils seraient utilisés dans les opérations extérieures.
Si une «suspicion raisonnable» est nécessaire pour imposer la prise d'empreintes digitales, la reconnaissance d'iris et de visage profite d'un «flou juridique» aux États-Unis, commente un professeur de droit de l'Université George Washington. Interrogé par Reuters, le PDG rétorque qu'il est «difficile, sinon impossible» d'obtenir une image nette d'un suspect à son insu. La photo de l'iris doit être prise à quinze centimètres de distance au maximum. Celle du visage à 1,5 mètre.
Pour l'heure, le comté de Plymouth dans le Massachusetts a déjà choisi de s'autoréguler, en appliquant les mêmes règles que pour la prise d'empreintes digitales. «Les forces de l'ordre ne devraient utiliser le scanner que sur des délinquants supposés», abonde le président de BI2. L'entreprise nourrit toutefois de plus grands desseins. Selon le Wall Street Journal, elle envisage à terme de décliner sa solution pour le secteur de la santé et de la finance.
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