Depuis l’élection de Donald Trump en 2024 et la mort de Charlie Kirk, le nationalisme chrétien semble plus vivant que jamais aux États-Unis, porté par des rassemblements où l’Évangile est prêché, chanté et célébré avec passion.
Cependant, ce dynamisme soulève des questions cruciales : quelles orientations prend ce mouvement ?
Entre la lumière de l’Évangile et les ombres d’un agenda politique, un discernement spirituel s’impose et voici pourquoi:
Lors de la cérémonie en mémoire de Charlie Kirk, le 21 septembre 2025, Erika Kirk a incarné la grâce biblique en déclarant pardonner à l’assassin présumé de son mari, Tyler Robinson : « Cet homme, ce jeune homme, je lui pardonne, car c’est ce que Christ a fait et ce que Charlie aurait fait. »
Lors de la même cérémonie, le message d’Erika Kirk a été rapidement et puissamment contredit. Donald Trump a déclaré : « Je déteste mon adversaire et je ne veux pas le meilleur pour lui », rompant avec l’appel du Christ à aimer ses ennemis. Ces mots, teintés de rancune, ont transformé un moment de deuil en tribune politique, éclipsant la grâce.
De même, Stephen Miller, conseiller clé de Trump, a livré un discours belliqueux, déclarant la guerre à la « gauche woke » et aux démocrates : « Vous n’avez pas idée du dragon que vous avez réveillé ; vous n’avez pas idée à quel point nous serons déterminés à sauver cette civilisation. »
Ce langage de division, qui oppose « nous » à « eux », contredit l’appel biblique à l’unité et à l’amour du prochain (Jean 13:34-35).
Ces tensions ne se limitent pas à un événement isolé. Paula White-Cain, nommée en février 2025 à la tête du « Bureau de la foi » de l’administration Trump, incarne d’autres contradictions. Télévangéliste influente, elle a suscité des controverses en qualifiant Black Lives Matter d’« Antéchrist » et en promouvant des pratiques douteuses, comme la vente de « bénédictions » en échange d'un don de 1000$ et plus!
Paula White-Cain, responsable de la foi au sein de l'administration Trump, invoque des esprits lors d'une session de prières pour la réélection de Donald Trump.
De même, les organisateurs du ReAwaken America Tour, sillonnent les églises évangéliques pour promouvoir un « Great Reawakening », présenté comme un réveil spirituel sous le slogan « une seule nation sous un seul Dieu ». Cette rhétorique, qui fusionne foi et nationalisme exclusif, évoque plus une idéologie théocratique que le véritable plan de Dieu.
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| Michael Flynn lors d'une tournée "The Great ReAwakening" dans les églises évangéliques. |
Michael Flynn, qui était un des proches conseillers de Trump lors de sa première présidence et un des organisateurs de "The Great ReAwakening", fait réciter une prière occulte à un auditoire chrétien. Flynn est encore aujourd'hui très actif au sein du nationalisme chrétien.
Le nationalisme chrétien est souvent porté par des théologies comme le dominionisme et le Kingdom Now, qui encouragent les chrétiens à prendre le contrôle des institutions terrestres pour instaurer un règne divin ici-bas. Ces idées, bien qu’attrayantes pour certains, n'ont pas de fondement biblique. Jésus a affirmé que son royaume « n’est pas de ce monde » (Jean 18:36), invitant les croyants à une attente fidèle du retour du Christ, plutôt qu’à une conquête politique. Le dominionisme, en prônant une domination culturelle et politique, risque de transformer la mission évangélique en agenda terrestre, où la croix cède la place au drapeau. De même, le Kingdom Now, qui promet un royaume divin immédiat par l’action humaine, flirte avec une vision messianique fabriquée, éloignée de la volonté de Dieu.
Ces théologies, en détournant l’Évangile vers des objectifs humains, peuvent séduire les cœurs sincères et les détourner du véritable combat spirituel.
Réjouissons-nous que le Christ soit annoncé, mais restons vigilants, car « Satan se déguise en ange de lumière » (2 Corinthiens 11:14). Le diable peut utiliser des séductions subtiles – divisions partisanes, promesses de prospérité, ou visions prophétiques alignées sur le pouvoir humain – pour égarer les brebis, surtout celles qui sont éloignées ou distraites.
Les figures influentes du nationalisme chrétien, bien que sincères pour certaines, risquent de brouiller la frontière entre foi et politique, transformant l’Évangile en outil de conquête plutôt qu’en message de rédemption.
Face à ces défis, le nationalisme chrétien nous invite à célébrer ses forces tout en scrutant ses faiblesses. Célébrons les cœurs qui proclament Jésus avec passion, mais interrogeons les discours qui le déforment. Le véritable christianisme ne cherche pas à dominer par la force ou la politique, mais à incarner l’humilité, la compassion et l’unité en Christ.



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