jeudi 24 novembre 2011

Le dentier décline son identité: Les Belges mettent une puce dans la dent

Ce système relève de la technologie RFID (terme venant de l'anglais «radio frequency identification»). François Clerc insère dans la prothèse un petit tube qui comprend une antenne en cuivre associée à une puce en silicium servant de mémoire. Dans cette puce, on inscrit les informations nécessaires à l'identification de la prothèse, comme le nom, prénom et date de naissance de son propriétaire. Ensuite, grâce à un lecteur, on peut, à quelques centimètres de distance, lire ces données essentielles. «Plus l'antenne est petite, plus la distance de lecture est réduite, précise François Clerc. Dans ce cas précis, il faut vraiment que le lecteur frôle la prothèse dentaire pour qu'on puisse lire les informations. Pas de danger que la puce soit lue par n'importe qui, n'importe où."

Les Belges mettent une puce dans la dent

Les recherches du François Clerc ont résonné jusqu'en Belgique. A L'Université catholique de Louvain (la version flamande, pas wallonne), Patrick Thevissen, médecin dentiste, s'est inspiré du travail sur les prothèses pour franchir un pas supplémentaire. Partant du principe que les dents sont l'organe du corps humain le plus résistant, il a cherché à implanter une puce RFID dans une dent. Cette puce peut contenir, comme pour les dentier, une sorte de fiche d'identité de la personne.

Le plus difficile a été de réduire la taille de l'étiquette RFID. Utilisée par les vétérinaires pour les placer sous la peau des chiens ou des chats, elle est trop grande pour entrer dans une molaire. Patrick Thevissen a donc dû patiemment enlever des couches de protection pas nécessaires pour l'usage dentaire. La suite n'est plus très compliquée: l'implantation de la puce dans la dent s'apparente à une simple opération de plombage.

Les dents, l'organe le plus résistant

Lors d'incendies, de catastrophes naturelles ou d'accidents d'avion, les corps retrouvés sont souvent méconnaissables. Lors du Tsunami qui a ravagé l'Asie fin 2004, la majeure partie des victimes identifiées l'ont été grâce aux dents. La procédure est minutieuse : la police recherche les dossiers médicaux des personnes présumées mortes. Puis, si il existe des radiographies de leurs dents réalisées avant leur décès, on les compare sur le terrain aux radiographies post mortem. «Avec une puce dans les dents, explique le Professeur Willems, professeur à l'Université catholique de Louvain, le travail des médecins légistes lors de catastrophes serait nettement facilité. Cela leurs éviterait une tâche longue et difficile, et cela coûterait moins cher.»

A Lausanne, à L'Institut médico-légal, le Dr Michel Perrier reste sceptique. A la lumière de son expérience sur le terrain, il doute que cette application puisse un jour se généraliser: «Il me semble qu'il est beaucoup plus facile de falsifier une puce qu'une denture avec toutes les caractéristiques qu'elle possède. Sans compter la réticence des gens à se faire implanter une puce dans la bouche.»

Aujourd'hui, les puces RFID sont bientôt partout. Elles s'utilisent pour tracer les matières premières ou les produits finis, pour le suivi des bagages ou de stocks, ou en encore pour le marquage d'animaux domestiques. Certains vont même jusqu'à s'en implanter sous la peau, comme ces clients d'une discothèque de Barcelone. Aux Etats-Unis, on équipe également les patients atteints d'Alzeimer. Bref, la technologie RFID a de beaux jours devant soi. Reste à voir si Monsieur Tout le monde accepte de porter en bouche sa carte d'identité.

Source: Wikistrike

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