L'Iran ne renoncera pas à enrichir de l'uranium à 20% dans la limite de ses besoins et ne fermera pas son usine d'enrichissement de Fordo (centre) même si les grandes puissances le lui demandent, a affirmé dimanche le chef du programme nucléaire iranien.
De telles demandes seraient "illogiques", a déclaré Fereydoun Abbassi Davani à l'agence Isna qui l'interrogeait sur une information du New York Times affirmant que les 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) avaient l'intention de réclamer ces deux mesures lors de leurs prochaines discussions prévues avec l'Iran sur son dossier nucléaire controversé.
Une partie de la communauté internationale soupçonne Téhéran de chercher, malgré ses démentis, à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, condamné par six résolutions de l'ONU. L'enrichissement d'uranium par l'Iran est au coeur des inquiétudes de l'ONU, qui a demandé en vain depuis 2007 à Téhéran de suspendre cette activité.
"Il n'y pas de logique dans de telles demandes. Nous ne produirons pas plus de combustible enrichi à 20% que nous n'en n'avons besoin pour notre réacteur de Téhéran et pour le second réacteur de recherche que nous avons prévu de construire", a déclaré M. Abbassi Davani.
Quant à l'usine souterraine de Fordo, dont la construction longtemps tenue secrète par Téhéran a alimenté la suspicion des Occidentaux, "elle n'a aucune différence avec celle de Natanz" (centre), principal site actuel d'enrichissement d'uranium de Téhéran, a estimé le responsable iranien.
Les deux installations, qui sont soumises à des inspections régulières de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) comme la plupart des sites nucléaires iraniens, "sont souterraines à cause des risques d'attaques", a-t-il affirmé.
"Malheureusement certains membres des 5+1 nous menacent", a expliqué Abbassi Davani dans une allusion aux Etats-Unis qui ont affirmé, tout comme Israël, n'exclure "aucune option" pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.
Les Occidentaux devraient "changer leur comportement et leur langage à l'égard de l'Iran", a-t-il ajouté.
Le président Mahmoud Ahmadinejad a de son côté réaffirmé dimanche devant le personnel de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) que l'Iran "poursuivra avec détermination la voie prise (...) d'exercer son droit" à développer sa maîtrise de la technologie nucléaire.
M. Ahmadinejad a toutefois également souligné, lors d'un entretien avec l'ancien Premier ministre japonais Yukyio Hatoyama en visite à Téhéran, que l'Iran était prêt à "accueillir favorablement toute suggestion pour une coopération" nucléaire avec les grandes puissances.
"L'Iran est prêt à des négociations (...) et apportera ses propres suggestions lors de la prochaine rencontre" avec les 5+1, mais "les Occidentaux n'ont jamais montré jusqu'à présent leur désir de régler la question nucléaire iranienne", a-t-il affirmé, sans autre précision, selon le site internet de la présidence.
"La république islamique d'Iran est fondamentalement opposée à la bombe atomique et aux armes de destruction massive", a réaffirmé le président iranien.
Les discussions entre Téhéran et les 5+1, interrompues depuis janvier 2011, doivent en principe reprendre les 13 et 14 avril en un lieu encore à déterminer.
L'Iran, après avoir proposé Istanbul, a fait machine arrière mercredi dans un geste d'humeur à l'égard d'Ankara, critiqué pour son soutien à l'opposition armée au régime syrien du président Bachar al-Assad, principal allié de Téhéran dans la région.
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