Le président chypriote Nicos Anastasiades a prévenu dimanche soir les bailleurs de fonds internationaux à Bruxelles que les contreparties exigées à un plan de sauvetage de l'île pourraient le forcer à démissionner, selon les médias publics chypriotes.
"Vous voulez me forcer à démissionner?" a dit M. Anastasiades, selon l'agence CNA, aux responsables de la troïka -Union européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international (FMI)- pendant les négociations de la dernière chance pour éviter une faillite et une sortie de l'euro.
"Si c'est ce que vous voulez, dites-le moi", a-t-il ajouté, toujours selon CNA qui cite des sources au palais présidentiel à Nicosie, où les responsables des partis politiques sont régulièrement informés de l'état des discussions.
"Je vous fais une proposition, et vous ne l'acceptez pas. Je vous en donne une autre et c'est la même chose. Qu'est-ce que vous voulez que je fasse?" a-t-il lancé.
Le président chypriote, un conservateur qui a succédé il y a moins d'un mois au communiste Demetris Christofias, dénonçait en particulier les exigences de l'UE et du FMI sur l'avenir de la Bank of Cyprus, la plus importante de l'île.
Selon CNA, M. Anastasiades s'est entretenu par téléphone vers 19H00 GMT avec le président du Parlement, Yiannakis Omirou, chef du parti socialiste Edek.
Mardi, le Parlement chypriote avait rejeté un premier accord sur un plan de sauvetage de 10 milliards d'euros parce que les bailleurs de fonds exigeaient en contrepartie une taxe inédite sur les dépôts bancaires censée rapporter 5,8 milliards d'euros.
Le parti Disy du président dispose de 20 sièges sur 56 au Parlement, et M. Anastasiades aura besoin du soutien, ou au moins de l'abstention des autres grands partis -Akel (communistes, 19 députés), Diko (centre-droit, 8) et Edek (5) pour faire adopter les lois liées à un éventuel accord.
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