Les B-52 n'ont pas calmé la logorrhée du régime de Kim Jong-un ? Pas de problème. Barack Obama a mieux en magasin. Des bombardiers furtifs B-2. Selon un communiqué du commandement des forces américaines en Corée du Sud, deux bombardiers B-2 Spirit partis de la base aérienne Whiteman, au Missouri, ont volé jusqu'en Corée du Sud pour larguer des munitions factices sur des cibles en territoire sud-coréen.
Ce vol, qui s'inscrit dans le cadre des vastes exercices conjoints organisés chaque année entre les forces américaines et sud-coréennes, "démontre la capacité des Etats-Unis à réaliser sans délai et sans restriction des frappes de précision à longue distance", affirme le commandement.
"UNE GUERRE THERMONUCLÉAIRE"
L'annonce devrait provoquer une vive réaction de Pyongyang qui avait déjà menacé ce mois-ci de bombarder le territoire américain ou ses îles de Guam et de Hawaï, en riposte aux vols d'entraînement de B-52 au-dessus de la Corée du Sud. Le B-2, utilisé pour la première fois en Serbie (1999) puis en Afghanistan et en Libye (2011) notamment, "est un élément important de la capacité de dissuasion des Etats-Unis dans la région Asie-Pacifique", précise le communiqué américain.
Pyongyang dénonce les provocations américaines et sud-coréennes et se dit prêt à y répondre au risque de déclencher "une guerre thermonucléaire" dans la péninsule coréenne. Avec 11 000 km d'autonomie, le B-2 est une arme redoutable conçue pour des missions spéciales de bombardement stratégique.
Réputé indétectable, volant autour de la vitesse du son, il peut emporter jusqu'à 18 tonnes d'armement conventionnel ou nucléaire, dont 16 bombes de 900 kilos guidées par satellite ou des bombes antibunker. Le secrétaire américain à la défense, Chuck Hagel, a réaffirmé "l'engagement inébranlable des Etats-Unis dans la défense de la Corée du Sud" face aux menaces nord-coréennes dans un entretien téléphonique avec son homologue sud-coréen.
EXPERTS EN "RHÉTORIQUE"
Des experts en Corée du Sud estiment que Pyongyang arrive au bout de ses menaces sans provoquer l'effet escompté, à savoir obtenir de la communauté internationale qu'elle retourne à la table des négociations selon ses propres modalités. Les Nord-Coréens "placent toujours plus haut la barre de la rhétorique, mais la communauté internationale ne réagit pas comme ils l'espéraient", avance Cho Han-bum, analyste à l'Institut coréen pour l'unification nationale.
L'acrimonie nord-coréenne s'explique également, selon eux, par l'arrivée au pouvoir à Pyongyang du jeune Kim Jong-un en 2011, qui l'oblige à asseoir son autorité sur l'armée, et par l'élection à la présidence sud-coréenne de la dirigeante du parti conservateur, toujours très hostile au régime du nord depuis la guerre de Corée (1950-53).
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