samedi 9 mai 2020

A Singapour, le traçage grâce à une application dégénère en surveillance de masse

*Ce système de traçage commence a être implanté en Suisse et dans plusieurs autres pays. 

Remarquez que l'on présente le "suivi de contacts", aux premiers abords, comme un outil non-obligatoire et décentralisé. Mais au fil de la progression des cas et des décès, les autorités en arrivent à imposer le traçage et l'interdiction d'accès à certains lieux afin d'endiguer la propagation.

Le 21 avril, le premier ministre, Lee Hsien Loong, insiste: «Nous devons utiliser pleinement la technologie pour retracer le parcours des personnes infectées par le virus.» 👉 Fini la base volontaire. La cité-Etat annonce une mesure drastique: l’obligation de s’enregistrer lorsque l’on pénètre dans un bâtiment public, via le système SafeEntry. Depuis le 23 avril, les Singapouriens doivent scanner, avec leur smartphone, un code QR lorsqu’ils entrent et qu’ils sortent d’un tel bâtiment. Cette obligation sera étendue aux centres commerciaux et aux entreprises dès le 12 mai. Et le gouvernement veut aussi que les gares et les parcs soient équipés de tels lecteurs de codes QR.

Ainsi, le système central obtiendra les coordonnées complètes – du nom au numéro de téléphone – des Singapouriens qui fréquentent ces lieux. 👉 SafeEntry diffère ainsi de TraceTogether sur deux points majeurs: d’abord, son caractère obligatoire, comme on vient de le voir – même si un haut responsable de la Santé vient de demander que TraceTogether devienne obligatoire. Ensuite, la qualité des données récoltées diffère: la première application lancée fonctionne de manière anonyme – ni le nom, ni la localisation des personnes n’étant révélés. SafeEntry ne semble pas avoir suscité, pour l’heure, de critiques.

Système décentralisé

👉 Alors que la Suisse s’apprête à lancer son application, l’exemple singapourien peut ainsi être éclairant. Même si la situation n’est pas totalement la même. La Suisse va utiliser un système le plus décentralisé possible (DP3T). Ce système sera élaboré sur la base d’une plateforme technique ad hoc développée par Google et Apple qui facilitera son utilisation, notamment pour Bluetooth. Et il ne sera jamais question – le Conseil fédéral l’a répété mardi – de rendre cette application obligatoire. Une application qui ne remplacera jamais un traçage manuel des malades, effectué par des médecins dans chaque canton pour retracer le parcours des personnes positives au virus. Une position partagée par l’OMS qui a indiqué mercredi que ces applications «ne remplaceront pas» le travail d’investigations menées par des humains. L’organisation a estimé qu’elles ne feront «qu’aider» face à la pandémie.

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