Un haut responsable militaire iranien a averti les États-Unis de ne pas renvoyer leur porte-avions dans le Golfe, où l'Iran se livre à une démonstration de force autour du détroit d'Ormuz, passage stratégique pour le trafic maritime pétrolier. Mais les États-Unis ont promis hier de maintenir leurs navires de guerre déployés dans le Golfe malgré ces mises en garde, tout en soulignant qu'ils ne cherchent pas la confrontation avec l'Iran.
Téhéran — L'escalade entre l'Iran et les États-Unis a franchi hier un nouvel échelon avec la mise en garde adressée par Téhéran contre un retour d'un porte-avions américain dans les eaux du Golfe.
L'Iran a lancé cet avertissement alors que son économie semble pâtir de plus en plus des effets des sanctions américaines et européennes. La perspective de mesures occidentales affectant pour la première fois profondément le secteur pétrolier iranien a fait plonger la devise iranienne, le rial, de 40 % face au dollar au cours du mois écoulé.
Des files d'attente se sont formées devant les banques et certains bureaux de change à Téhéran ont dû fermer leurs portes en raison de l'afflux d'Iraniens désireux d'acquérir des dollars pour préserver leur épargne.
La République islamique entre par ailleurs en période électorale avec les législatives prévues le 2 mars. Il s'agira du premier scrutin depuis 2009 et la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence, suivie de vastes manifestations de l'opposition réprimées par le pouvoir.
Le chef de l'armée iranienne, Ataollah Saleh, a déclaré que, en raison des récentes manoeuvres navales iraniennes, les États-Unis avaient enlevé l'un de leurs porte-avions des eaux du Golfe. Il a ajouté que l'Iran prendrait des mesures en cas de retour de ce bâtiment de guerre dans le Golfe.
Ataollah Saleh n'a pas précisé le nom de ce porte-avions, mais le John C. Stennis est à la tête d'une force d'intervention dans la région et une photo publiée la semaine dernière sur le site Internet de la Ve Flotte américaine, basée à Bahreïn, le montrait en mer d'Oman. «L'Iran ne réitérera pas sa mise en garde. [...] Le porte-avion de l'ennemi a été déplacé en mer d'Oman en raison de nos exercices militaires. Je recommande et j'insiste sur le fait que le porte-avions américain ne doit pas revenir dans le Golfe persique», a déclaré Ataollah Saleh, cité par l'agence de presse Irna.
Le commandant de la marine iranienne, Habibollah Sayyari, a pour sa part jugé que le maintien de la sécurité dans le Golfe ne nécessitait pas la présence de «forces étrangères».
Déplacement de routine
Le lieutenant de vaisseau Rebecca Rebarich, porte-parole de la Ve Flotte de l'US Navy, a précisé que le John C. Stennis était sorti du Golfe le 27 décembre via le détroit d'Ormuz à l'occasion d'un déplacement de routine «planifié à l'avance».
Un porte-parole du Pentagone, le capitaine de frégate Bill Speaks, a fait savoir à Reuters par courriel que les États-Unis continueraient à déployer des navires de guerre dans le Golfe.
«L'US Navy opère en vertu de conventions maritimes internationales pour maintenir un état permanent de vigilance élevée pour garantir un flot continu et sûr sur les voies d'eau stratégiques pour le commerce mondia», a-t-il expliqué.
Les États-Unis et l'Union européenne (UE) ont imposé plusieurs trains de sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire, soupçonné de comporter un volet militaire.
Ces sanctions ont eu un impact limité jusqu'à présent mais les dernières mesures pourraient pour la première fois frapper durement le secteur pétrolier iranien, qui représente 60 % de l'économie du pays.
Le président Barack Obama a promulgué samedi une loi excluant du système financier américain toute institution collaborant avec la Banque centrale d'Iran, par laquelle le pays perçoit l'essentiel de ses revenus pétroliers. Si elles sont pleinement mises en oeuvre, ces mesures empêcheraient de nombreuses raffineries d'acquérir du brut iranien.
L'UE devrait à son tour décider de nouvelles sanctions lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères le 30 janvier, avec peut-être un embargo sur le pétrole iranien.
Ce durcissement occidental est nourri par un rapport publié en novembre par l'Agence internationale de l'énergie atomique dans lequel l'AIEA évoque des activités iraniennes potentiellement liées à l'acquisition d'un arsenal nucléaire.
En réaction, l'Iran, qui assure vouloir uniquement produire de l'électricité, a adopté une attitude et une rhétorique de défi. Il a menacé le 27 décembre de fermer le détroit d'Ormuz, voie maritime par laquelle transite 40 % du commerce pétrolier mondial, en cas de sanctions contre son secteur pétrolier.
Il vient de terminer dix jours de manoeuvres navales dans le Golfe, au cours desquelles il dit avoir procédé à des tests de missiles de portée suffisante pour atteindre Israël et des bases américaines dans la région.
L'Iran a lancé cet avertissement alors que son économie semble pâtir de plus en plus des effets des sanctions américaines et européennes. La perspective de mesures occidentales affectant pour la première fois profondément le secteur pétrolier iranien a fait plonger la devise iranienne, le rial, de 40 % face au dollar au cours du mois écoulé.
Des files d'attente se sont formées devant les banques et certains bureaux de change à Téhéran ont dû fermer leurs portes en raison de l'afflux d'Iraniens désireux d'acquérir des dollars pour préserver leur épargne.
La République islamique entre par ailleurs en période électorale avec les législatives prévues le 2 mars. Il s'agira du premier scrutin depuis 2009 et la réélection contestée de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence, suivie de vastes manifestations de l'opposition réprimées par le pouvoir.
Le chef de l'armée iranienne, Ataollah Saleh, a déclaré que, en raison des récentes manoeuvres navales iraniennes, les États-Unis avaient enlevé l'un de leurs porte-avions des eaux du Golfe. Il a ajouté que l'Iran prendrait des mesures en cas de retour de ce bâtiment de guerre dans le Golfe.
Ataollah Saleh n'a pas précisé le nom de ce porte-avions, mais le John C. Stennis est à la tête d'une force d'intervention dans la région et une photo publiée la semaine dernière sur le site Internet de la Ve Flotte américaine, basée à Bahreïn, le montrait en mer d'Oman. «L'Iran ne réitérera pas sa mise en garde. [...] Le porte-avion de l'ennemi a été déplacé en mer d'Oman en raison de nos exercices militaires. Je recommande et j'insiste sur le fait que le porte-avions américain ne doit pas revenir dans le Golfe persique», a déclaré Ataollah Saleh, cité par l'agence de presse Irna.
Le commandant de la marine iranienne, Habibollah Sayyari, a pour sa part jugé que le maintien de la sécurité dans le Golfe ne nécessitait pas la présence de «forces étrangères».
Déplacement de routine
Le lieutenant de vaisseau Rebecca Rebarich, porte-parole de la Ve Flotte de l'US Navy, a précisé que le John C. Stennis était sorti du Golfe le 27 décembre via le détroit d'Ormuz à l'occasion d'un déplacement de routine «planifié à l'avance».
Un porte-parole du Pentagone, le capitaine de frégate Bill Speaks, a fait savoir à Reuters par courriel que les États-Unis continueraient à déployer des navires de guerre dans le Golfe.
«L'US Navy opère en vertu de conventions maritimes internationales pour maintenir un état permanent de vigilance élevée pour garantir un flot continu et sûr sur les voies d'eau stratégiques pour le commerce mondia», a-t-il expliqué.
Les États-Unis et l'Union européenne (UE) ont imposé plusieurs trains de sanctions contre l'Iran en raison de son programme nucléaire, soupçonné de comporter un volet militaire.
Ces sanctions ont eu un impact limité jusqu'à présent mais les dernières mesures pourraient pour la première fois frapper durement le secteur pétrolier iranien, qui représente 60 % de l'économie du pays.
Le président Barack Obama a promulgué samedi une loi excluant du système financier américain toute institution collaborant avec la Banque centrale d'Iran, par laquelle le pays perçoit l'essentiel de ses revenus pétroliers. Si elles sont pleinement mises en oeuvre, ces mesures empêcheraient de nombreuses raffineries d'acquérir du brut iranien.
L'UE devrait à son tour décider de nouvelles sanctions lors d'une réunion de ses ministres des Affaires étrangères le 30 janvier, avec peut-être un embargo sur le pétrole iranien.
Ce durcissement occidental est nourri par un rapport publié en novembre par l'Agence internationale de l'énergie atomique dans lequel l'AIEA évoque des activités iraniennes potentiellement liées à l'acquisition d'un arsenal nucléaire.
En réaction, l'Iran, qui assure vouloir uniquement produire de l'électricité, a adopté une attitude et une rhétorique de défi. Il a menacé le 27 décembre de fermer le détroit d'Ormuz, voie maritime par laquelle transite 40 % du commerce pétrolier mondial, en cas de sanctions contre son secteur pétrolier.
Il vient de terminer dix jours de manoeuvres navales dans le Golfe, au cours desquelles il dit avoir procédé à des tests de missiles de portée suffisante pour atteindre Israël et des bases américaines dans la région.
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