* Si Rome donnait l'ordre aux prêtres et aux évêques qui ont une double appartenance ou une double vie de renoncer à leurs fonctions, il faudrait penser à recycler les soutanes pour en faire des courtepointes!
Le fait est rare. Rome suspend un prêtre catholique français, Pascal Vesin, 43 ans, curé de la paroisse de Megève (Haute-Savoie), pour son «appartenance active» à une loge maçonnique du Grand Orient de France. La nouvelle a été annoncée vendredi par un communiqué du diocèse d'Annecy dont l'évêque est Mgr Yves Boivineau.
La procédure remonte à une lettre anonyme dénonçant cette situation et reçue en 2010 par l'évêque et par la nonciature apostolique à Paris. Interrogé, le prêtre intéressé a tout d'abord nié mais, confondu en 2011, il lui a été expressément demandé de quitter son engagement maçonnique. Ce qu'il a finalement refusé après un long dialogue avec son évêque.
Ce prêtre, ordonné en 1996 et membre du Grand Orient depuis 2001, confie au Figaro: «Je ne choisis pas la franc-maçonnerie contre l'Église. Ce geste n'est donc pas un combat franc-maçonnerie contre l'Église catholique. Mais c'est l'expression de ma liberté absolue de conscience dans l'institution catholique.»
Car pour lui, «le temps de l'affrontement est dépassé». «Serein» il espérait pouvoir vivre une «double appartenance» et ajoute avoir proposé à son évêque de se retirer pour constituer un groupe de travail et de réflexion en vue d'un «meilleur dialogue» entre l'Église catholique et la franc-maçonnerie.
Mais à Rome la Congrégation pour la doctrine de la foi, compétente en ce domaine, ne l'a pas vu de cet œil. Cet organisme du Vatican a intimé, le 7 mars dernier - juste avant le conclave qui a vu l'élection le 13 mars du pape François et après la fin du pontificat de Benoît XVI le 28 février - l'ordre à l'évêque de démettre de ses fonctions le père Pascal Vesin.
Il est vrai que si le code de droit canonique de 1983 ne fait plus mention explicite de la franc-maçonnerie contrairement à celui de 1917 qu'il réformait, une note de la Congrégation pour la doctrine de la foi, datée du 26 novembre 1983, a immédiatement mis fin à cette ambiguïté en précisant que «le jugement de l'Église sur les associations maçonniques demeure inchangé (…) et l'inscription à ces associations reste interdite par l'Église».
L'évêque d'Annecy était injoignable vendredi après-midi, mais il fait préciser dans le communiqué qu'il avait toujours «espéré qu'un chemin était possible» et qu'«avec l'accord de Rome» il avait poursuivi avant la sanction «un dialogue avec le prêtre pour lui permettre de revenir sur ses positions».
Pour l'avenir, le diocèse précise que «rien ne reste fermé» car «la peine, dite médicinale (langage ecclésial pour dire qu'une telle sanction - où il reste prêtre mais sans le droit d'exercer - vise à faire réfléchir l'intéresse) peut être levée. Il appartient au père Pascal Vesin de manifester clairement sa décision de revenir à l'Église. La miséricorde va de pair avec la charité.»
Le choc est grand dans cette grosse paroisse huppée de montagne. Un vieux paroissien témoigne: «Rien dans ses homélies, ne laissait transparaître quoi que ce soit.»
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Mais à Rome la Congrégation pour la doctrine de la foi, compétente en ce domaine, ''ne l'a pas vu de cet œil.''
RépondreSupprimerj'ai adoré cette phrase venant de l'autre oeil...+