* Poutine semble avoir réapparu, mais ce documentaire a été tourné il y a quelques mois. Le Kremlin ne donne aucune information expliquant son absence, nous n'avons toujours aucune idée de ce qui se passe avec lui, laissant place à toutes sortes de rumeurs. Le mystère reste complet en ce 16 mars 2015.
Absent depuis le 5 mars de la sphère publique, le président russe est apparu dimanche dans un documentaire. En docteur Folamour.
Alors que le président russe, Vladimir Poutine, n'est pas apparu en public depuis plus de dix jours, alimentant les rumeurs les plus folles, il a surgi dans un documentaire télévisé diffusé dimanche 15 mars et un confié un secret explosif : ses forces militaires étaient prêtes à une confrontation nucléaire lors de la crise en Crimée.
"Nous étions prêts à le faire", à mettre en état d'alerte le dispositif nucléaire face "à la tournure la plus défavorable qu'auraient pu prendre les événements", a déclaré le président russe dans ce documentaire diffusé sur la chaîne publique Rossia 1 à la veille des commémorations pour le première anniversaire du "retour" de la Crimée dans le giron russe.
L'armée russe aurait positionné en Crimée des batteries de missiles de défense côtière "Bastion", des armes susceptibles de dissuader un navire de guerre américain qui était alors en mer Noire de s'immiscer, raconte Vladimir Poutine.
"On ignorait alors" si l'Occident allait intervenir militairement, poursuit-t-il. "C'est pourquoi j'ai été obligé de donner les instructions qu'il fallait à nos forces armées (...), de donner des ordres sur l'attitude de la Russie et de nos forces armées en toutes circonstances", dit aussi Vladimir Poutine.
"Nous ne pouvions pas les abandonner"
"J'ai parlé avec mes collègues [occidentaux, NDLR] et je leur ai dit que c'était notre territoire historique, que des Russes habitaient là-bas, qu'ils étaient en danger et que nous ne pouvions pas les abandonner", a poursuivi le président russe qui assure avoir sauvé la Crimée en déployant ses troupes pour empêcher un "effusion de sang".
Martelant que la Russie n'avait pas eu l'intention d'annexer la Crimée avant la chute, en février 2014, du président ukrainien pro-russe Viktor Ianoukovitch, il a insisté :
C'était une position franche et ouverte. Et c'est pourquoi, je ne pense pas que quelqu'un ait eu envie de déclencher un conflit mondial."
"Nous devions renforcer notre présence militaire en Crimée pour que le nombre de nos soldats permette de créer les conditions propices à l'organisation d'un référendum, un référendum sans effusion de sang", a jugé Vladimir Poutine à propos du déploiement du GROu, la Direction du renseignement militaire de l'armée russe.
Il a toutefois assuré que le nombre des militaires russes envoyés sur cette péninsule n'avait pas dépassé celui de "20.000 personnes autorisées" par un traité avec l'Ukraine sur la base navale russe de Sébastopol, le port d'attache de la Flotte russe de la mer Noire en Crimée.
L'objectif final n'était pas la prise de la Crimée ou son annexion. L'objectif final, c'était de donner aux gens une possibilité d'exprimer leur opinion sur comment ils veulent vivre dans l'avenir." [Ça donne l'impression que ces propos sortent de la plume du scripteur de Poutine...]
Un coup d'Etat en cours pour certains
Le tournage de ce documentaire de près de trois heures a pris huit mois, selon la chaîne, qui ne précise pas la date d'enregistrement de l'entretien avec le président russe. Le Kremlin, qui refuse de commenter la longue absence de Vladimir Poutine et multiplie les communiqués et la diffusion de photos du président russe sans que l'on puisse dater les événements présentés. De multiples informations contradictoires ont été relayées ces derniers jours : Vladimir Poutine a été papa, malade ou carrément mort.
Dimanche, le très sérieux quotidien israélien, Haaretz, rapporte qu'il aurait été victime d'un coup d'Etat. Citant un ancien ambassadeur israélien en Russie, Zvi Magen, le journal explique que de nombreux responsables pensent qu'il y a beaucoup de signes d'un changement de gouvernement ou du moins une tentative de changement de gouvernement.
Zvu Magen estime qu'une partie de l'armée ou encore de riches hommes d'affaires, qui peuvent emprunter les couloirs du Kremlin librement, seraient à l'origine d'une telle action d'envergure en raison des sanctions économiques qui les touchent au premier chef. "Je ne pense pas qu'il y ait de désaccords politiques autour de Vladimir Poutine. Seulement, ils veulent protéger leurs intérêts", souligne l'ancien diplomate.
Vladimir Poutine doit rencontrer le président du Kirghizistan Almazbek Atambaïev, ce lundi 16 mars à Saint-Pétersbourg.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire