* Il ne reste que 34 jours à l'administration Obama pour déclarer la guerre à la Russie, amplement de temps avant que Donald Trump n'occupe la fonction présidentielle.
Voici la version russe de la même nouvelle:
https://fr.sputniknews.com/international/201612171029224914-usa-obama-russieaccusations/
Voici la version russe de la même nouvelle:
https://fr.sputniknews.com/international/201612171029224914-usa-obama-russieaccusations/
Le président des États-Unis a vivement dénoncé les cyberattaques attribuées à la Russie et qui ont perturbé l'élection présidentielle américaine. Barack Obama dit avoir demandé à Vladimir Poutine de cesser les cyberattaques, le menaçant de « conséquences sérieuses s'il ne le fait pas ».
En conférence de presse à la Maison-Blanche vendredi, avant son départ à Hawaï pour les Fêtes, Barack Obama a affirmé que la décision de mener ces piratages informatiques a été prise « au plus haut niveau du gouvernement russe ».
Interrogé sur l’implication de son homologue russe, il a répondu que « pas grand-chose ne se passe en Russie sans l'aval de Poutine ».
« Notre objectif reste d'envoyer un message clair à la Russie et aux autres, de ne pas nous faire ça, car nous pouvons aussi vous faire des choses », a averti M. Obama.
J'ai dit à la Russie d'arrêter et indiqué qu'autrement, il y aurait des conséquences. Barack Obama
La Russie, « un petit pays »
Le président sortant a d’ailleurs lancé une charge cinglante contre la Russie, un «petit pays», avec lequel il observe une « triste dégradation » des relations bilatérales.
« M. Poutine peut nous affaiblir comme il tente d'affaiblir l'Europe si nous commençons à admettre l'idée qu'il est acceptable d'intimider la presse, ou d'enfermer les dissidents, ou de discriminer les gens sur la base de leur foi ou de leur apparence », a déclaré Obama, visiblement agacé.
[La Russie] est un pays plus petit, un pays plus faible, son économie ne produit rien que quiconque veuille acheter, mis à part du pétrole, du gaz et des armes. [Les Russes] n'innovent pas. Barack Obama
Le président américain s'est par ailleurs désolé qu'un sondage fasse ressortir que 37 % des républicains américains, traditionnellement hostiles à la Russie, approuvent la politique de Vladimir Poutine. « Ronald Reagan doit se retourner dans sa tombe. Comment a-t-on pu en arriver là? » a-t-il déploré.
Menace de représailles
Lors d’une entrevue accordée à la radio publique NPR, qui sera diffusée vendredi et dont des extraits ont été rendus publics jeudi soir, le président américain a prévenu que son pays ne restera pas les bras croisés. « Il est clair que si un gouvernement étranger, quel qu'il soit, tente d'entacher l'intégrité de nos élections, alors nous devons agir », a-t-il plaidé.
« Et nous le ferons, au moment et où nous le déciderons », a-t-il lâché, en soulignant que « certaines [de ces représailles] seront explicites et publiques [alors que] d'autres ne le seront peut-être pas ».
M. Poutine est tout à fait informé de ce que je pense de cela, parce que j'en ai parlé directement avec lui peu de temps après [lors du sommet du G20, en septembre]. Barack Obama
« Toute une série d'analyses est encore en cours, au sein des différentes agences [de renseignement] », a précisé M. Obama à la station de radio. « Quand j'aurai le rapport final, alors nous serons en mesure d'avoir [...] une vraie idée des motivations qui étaient à l'oeuvre derrière tout cela. »
Le FBI du même avis que la CIA
Le FBI s'est joint à la CIA vendredi pour affirmer que la Russie se serait ingérée dans l'élection présidentielle en faveur de Donald Trump. Dans un message transmis à ses employés, le directeur de la CIA, John Brennan, a raconté qu'il s'était entretenu avec le directeur du FBI, James Comey, et qu'il y avait un « fort consensus entre [eux] sur la portée, la nature et l'intention de l'implication russe dans l'élection présidentielle. »
Conciliant avec la Chine
Le ton était autrement plus posé concernant la Chine, qui a, selon lui, réduit ses cyberattaques, après les avertissements américains.
« J'avais dû avoir la même conversation avec le président Xi [Jinping] et nous avons, depuis, détecté des signes montrant qu'ils avaient réduit, mais pas complètement éliminé, ces activités », a constaté Barack Obama.
Il a du reste mis en garde son successeur contre une réaction « très importante » de Pékin s'il renonçait à la reconnaissance de la « Chine unique », un principe selon lequel Taïwan est partie intégrante de la Chine.
« Si vous souhaitez mettre fin à cette entente, vous devez penser aux conséquences qui en découlent, parce que la Chine ne va pas considérer cela comme elle considère d'autres questions », a rappelé le locataire de la Maison-Blanche.
Donald Trump a froissé la Chine début décembre en s'entretenant au téléphone avec la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen. Pékin avait alors exprimé sa « grave préoccupation » pour les relations sino-américaines.
La Russie réfute les allégations
« Il faut soit cesser d'en parler, soit apporter enfin des preuves. Sinon, tout ça est plus qu'indécent », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dimitri Peskov, en marge du déplacement du président Poutine à Tokyo.
Selon un conseiller du Kremlin cité par l'agence Tass, Iouri Ouchakov, le président russe a donné à son homologue américain « une réponse très claire » sur le sujet en septembre, lors du sommet du G20. « Il y a eu une conversation en tête à tête et différents thèmes ont été abordés. Celui-ci a été évoqué. Nous avons donné une réponse très claire qui ne correspondait peut-être pas à ce qu'Obama essayait de nous expliquer », a-t-il dit.
Le piratage de courriels de la convention démocrate et de conseillers d'Hillary Clinton a provoqué des fuites tout au long de la campagne présidentielle et parfois dominé le débat politique. Les responsables américains pensent également que la Russie a piraté le Parti républicain et qu'elle s'est gardée d'utiliser les informations obtenues.
Sans dire explicitement que ces piratages sont la cause de la défaite de la candidate démocrate, Barack Obama a tout de même jugé qu'Hillary Clinton n'a pas été traitée « de façon juste durant cette élection ». « La façon dont elle et ces questions ont été traitées est préoccupante. »
Lors d'un dîner avec des donateurs de sa campagne, Mme Clinton a imputé une partie de la responsabilité de sa défaite à la Russie et au président Poutine, selon ce qu’a rapporté vendredi le New York Times.
Tension entre Obama et Trump
La querelle sur le rôle de la Russie dans les cyberattaques contre les États-Unis alimente les tensions entre la Maison-Blanche et l’équipe de transition du président désigné Donald Trump. Ce dernier « ne croit pas » à la thèse selon laquelle la Russie a contribué à son élection le 8 novembre.
La tension est telle que Barack Obama a invité Donald Trump à accepter une enquête «bipartite, indépendante» sur ces piratages qui ont visé le Parti démocrate et des proches de la candidate démocrate Hillary Clinton, « un processus qui donnerait au peuple américain l'assurance […] que les élections ont été libres et justes ».
Le président désigné a laissé entendre que les accusations de la Maison-Blanche contre la Russie étaient portées pour des raisons partisanes. « Si la Russie ou toute autre entité faisait du piratage, pourquoi la Maison-Blanche a-t-elle attendu si longtemps pour agir? Pourquoi ne se sont-ils plaints qu'après la défaite d'Hillary? », a écrit M. Trump sur Twitter.
La conseillère du comité de transition de M. Trump, Kellyanne Conway, a également qualifié d’irresponsables les allégations voulant que son patron ait été au courant des interventions de la Russie dans la campagne présidentielle.
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