Le roi Abdallah d'Arabie saoudite est mort vendredi (jeudi soir à Montréal) et le prince Salmane lui succède sur le trône, a annoncé le palais royal dans un communiqué.
Moqren, demi-frère d'Abdallah, a été nommé prince héritier, selon le communiqué.
Souffrant d'une pneumonie, Abdallah, qui était âgé d'environ 90 ans, avait été hospitalisé le 31 décembre dernier à Ryad. Son état de santé avait nécessité la mise en place d'un tube pour l'aider à respirer.
L'âge du souverain, qui a environ 90 ans - sa date de naissance exacte est inconnue -, et ses multiples hospitalisations, alimentaient régulièrement les rumeurs sur l'avenir de la gestion du royaume saoudien, puissance pétrolière mondiale et acteur-clé dans la politique au Moyen-Orient.
Il est mort vendredi «à 1h00 (17h00, jeudi, heure de Montréal)» et sera enterré le même jour après les prières de l'après-midi, selon le communiqué officiel.
Son demi-frère Salmane, âgé de 79 ans et qui avait été nommé prince héritier en juin 2012, lui succède sur le trône.
Moqren, un autre demi-frère d'Abdallah, a été nommé prince héritier. Né en 1945, il est le plus jeune fils de Abdelaziz al-Saoud, le fondateur de l'Arabie saoudite.
Depuis le décès de ce dernier en 1952, le trône a été occupé successivement par plusieurs de ses fils.
Le roi Abdallah, décédé vendredi, a accédé au trône à la mort, en août 2005, de son demi-frère Fahd, mais il dirigeait de facto le royaume depuis 1995.
Ces derniers temps, ses apparitions publiques étaient devenues de plus en plus rares, et il se faisait régulièrement représenter par le prince héritier, Salmane Ben Abdel Aziz, comme lors du dernier sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) début décembre au Qatar. Le prince Salmane cumulait également les fonctions de ministre de la Défense depuis octobre 2011.
Le président américain Barack Obama lui a rendu hommage, saluant un ami précieux et un dirigeant «sincère» ayant pris des décisions courageuses dans le processus de paix au Moyen-Orient.
«Il a toujours été un dirigeant sincère ayant le courage de ses convictions», a déclaré Barack Obama dans un communiqué, décrivant «une véritable amitié chaleureuse» avec le roi.
Le président français François Hollande a aussi rendu hommage à Abdallah, saluant «la mémoire d'un homme d'État dont l'action a profondément marqué l'histoire de son pays et dont la vision d'une paix juste et durable au Moyen-Orient reste plus que jamais d'actualité».
«Le chef de l'État présente ses sincères condoléances au peuple saoudien et exprime son attachement à l'amitié entre la France et le Royaume d'Arabie saoudite, à laquelle le roi Abdallah bin Abdelaziz Al Saoud a oeuvré tout au long de son règne», conclut le communiqué.
Le roi qui a préservé l'Arabie des tempêtes arabes
Le roi Abdallah a gardé la première puissance pétrolière mondiale à l'abri des crises du monde arabe, mais a déçu les attentes des réformateurs, notamment sur la place de la femme dans la société.
De fait, Abdallah s'est souvent trouvé tiraillé entre les ailes libérale et conservatrice de la famille royale, ce qui a certainement paralysé son action.
Il avait accédé au trône à la mort en août 2005 de son demi-frère, Fahd, mais il dirigeait de facto le royaume depuis 1995.
Après avoir subi plusieurs opérations ces dernières années, les apparitions publiques du roi étaient devenues de plus en plus rares et il se faisait représenter par le prince héritier, Salmane Ben Abdel Aziz, 79 ans.
Le pieux Abdallah, qui s'est forgé une réputation de probité face à d'autres membres de la famille royale accusés de corruption, était «le roi le plus aimé en Arabie saoudite depuis Fayçal», assassiné en 1975, selon un diplomate occidental.
Face à la montée en puissance du groupe État islamique (EI) en Syrie et en Irak, l'Arabie saoudite, qui abrite les deux premiers lieux saints de l'islam, a rejoint sous son règne la coalition internationale et participé aux raids contre ces djihadistes actifs aux portes du royaume.
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