Budapest s’organise fébrilement en vue de la crue du Danube, qui a atteint un record historique samedi à Budapest, où le pic est attendu pour lundi, alors qu’en Allemagne, la région de Saxe-Anhalt (est) évacue des milliers d’habitants face à la montée des eaux.
Les inondations qui frappent l’Europe depuis une semaine ont fait au moins 18 morts - dix en République tchèque, quatre en Autriche, trois en Allemagne et un en Suisse - et plusieurs personnes restent portées disparues.
Dans les pays les plus touchés, l’étendue des dégâts devrait être du même ordre que lors de la dernière grande inondation dans la région, en 2002.
En Allemagne, les points chauds se déplacent vers le nord-est, la région de Saxe-Anhalt étant particulièrement touchée avec l’Elbe, dont le niveau continuait de monter lentement.
«Des hélicoptères de la Bundeswehr et de la police survolent la région et larguent des sacs de sable», pour soutenir les digues, a expliqué Pia Leson, porte-parole de la cellule de crise de Saxe-Anhalt.
Quelque 2.400 personnes de la communauté de communes de Salzlandkreis ont été évacuées vers une patinoire et une école. La montée des eaux a également entraîné l’évacuation d’un hôpital dans la ville de Bitterfeld, menacée par la rupture d’une digue, et de plusieurs cliniques pour personnes âgées à Madgebourg, où des routes se trouvaient sous les eaux.
Au total 10.000 personnes ont été évacuées dans la région en moins de 24 heures.
Dans le Brandebourg (est), «la situation reste tendue mais stable à Mühlberg», selon Wolgang Brandt de la cellule de crise. Quelque 250 soldats aidés de 650 volontaires y ont achevé à l’aube, malgré un épais brouillard, la construction en urgence d’une route pour acheminer des matériaux vers un champ d’un demi kilomètre de long jouxtant une digue.
«Des centaines de poids lourds roulent actuellement sur cette route pour acheminer du gravier» destiné à soutenir la digue, a expliqué Ines Filohn, une porte-parole de la police régionale.
La quasi-totalité des 4.000 habitants de ce village, qui comprend de nombreuses exploitations agricoles, avaient été évacués mercredi et jeudi vers des centres d’accueil.
La Hongrie renforçait samedi ses digues et se préparait aux «pires inondations de tous les temps», selon son Premier ministre Viktor Orban, alors que la crue devrait toucher Budapest lundi.
Le Danube a atteint dans la capitale un record historique, avec 8,61 m mesurés samedi à 12H00 GMT, contre 8,60 m enregistrés en 2006. Le rythme de la montée des eaux a cependant ralenti à la mi-journée, passant de 2 à 3 cm/heure à seulement 1 cm/heure, tandis que la décrue s’est déjà amorcée samedi dans la partie la plus occidentale du pays, là où le fleuve suit la frontière avec la Slovaquie.
«Il est certain que le niveau de l’eau ne dépassera pas les 9 m à Budapest, les experts hydrologiques attendent un niveau maximum entre 8,86 m et 9 m», a déclaré le maire de Budapest, Istvan Tarlos, samedi matin. Il a indiqué que les points critiques de la ville -- l’île Marguerite au centre de Budapest et le quartier Romai au nord -- étaient en sécurité jusqu’à 9,30 m.
Dans la nuit de vendredi à samedi, le village de Györujfalu, de 1.500 habitants, à 115 km à l’ouest de Budapest, où la digue avait été affaiblie par un glissement de terrain vendredi, a été évacué par mesure de précaution.
Trois communes en amont de Budapest, Pilismarot, Dömös et Kisoroszi, sont isolées par les flots depuis vendredi.
En Autriche comme en République tchèque, la décrue se poursuivait samedi et les travaux de déblaiement et de nettoyage allaient bon train.
Les autorités restent cependant vigilantes, les deux pays devraient être touchés par un nouveau front pluvieux dimanche et lundi.
«Les inondations, ce n’est pas fini», a prévenu vendredi le Premier ministre tchèque Petr Necas.
La cellule centrale de crise a maintenu toutes les mesures anti-inondation prises ces derniers jours et a ordonné par précaution une baisse du niveau d’eau dans les réservoirs aux barrages sur la rivière de Vltava.
Le porte-parole de l’Institut hydrométéorologique de Prague Petr Dvorak estime pour sa part que les nouvelles précipitations risquent de faire monter seulement le niveau de rivières locales, pour quelques heures.
En Autriche, les pompiers s’inquiètent de la pression que mettrait une nouvelle inondation sur des digues déjà éprouvées par la crue de la semaine passée, à Krems (80 km à l’est de Vienne) notamment, et des risques de nouveaux glissements de terrains dans les régions montagneuses.
Source:
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire